Sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle, on trouve une église dans une ville qui paraît au milieu de nulle part, quelque part dans la Creuse. Il s’agit de l’Église Notre-Dame de La Souterraine, qui est à découvrir.
L’Église Notre-Dame à La Souterraine : entre art roman et art gothique
Comme on l’apprend sur la page Wikipédia de la ville, cet édifice est situé entre style roman et style gothique, c’est même plus que ça : il est une transition entre les deux. Sa construction aurait débuté au XIᵉ siècle pour se terminer au XIIIᵉ siècle, ordonnée par les moines de l’abbaye Saint-Martial à Limoges.
C’est en 1840 que l’église est classée Monument Historique. En lisant un panneau, on apprend que l’édification du bâtiment a été impacté par les oppositions entre clergé, population et pouvoir féodal, ce qui lui donne son style si particulier. Heureusement pour cette église, elle a été restaurée au XIXᵉ siècle par Abadie, l’architecte surtout connu pour avoir conçu le Sacré Cœur de Paris. Palmarès à son actif : c’est le plus haut clocher de Creuse ! D’ailleurs, on pouvait auparavant y accéder, en prenant la porte située juste à gauche en entrant. Un escalier nous menait dans une petite tour : il suffisait ensuite de prendre un couloir extérieur sur le côté gauche pour arriver au pied du clocher.
Juste à côté de l’église se trouve la porte Saint-Jean, qui est elle aussi à découvrir !
Sur le Chemin de Compostelle : l’Église Notre-Dame de La Souterraine
L’Église Notre-Dame de La Souterraine est située sur l’une des routes les plus importantes pour les pèlerins de Compostelle. À l’intérieur, on y trouve même un tampon pour indiquer qu’on est bien passé par ici et un peu partout dans la ville, plusieurs pèlerins se promènent. Si votre œil est attentif, vous pourrez remarquer des coquillages ci et là dans la ville.
Dans l’église, on peut aussi consulter (ou remplir, si on est concerné) un carnet de voyage, sorte de livre d’or des pèlerins. De quoi voir que certains viennent de loin : Pologne, Allemagne, etc. De quoi aussi voir qu’il y a un certain nombre de pèlerins qui passent par cette étape importante de l’Église Notre-Dame à La Souterraine.
La légende du souterrain de La Souterraine
En dessous de l’église se trouve une crypte, qui est plus mystérieuse qu’on le croirait. La légende raconte qu’un souterrain s’y trouve et dont la sortie serait située au Château de Bridiers, plus connu comme la Tour de Bridiers, puisqu’il ne reste que ça de cette forteresse.
L’église Note-Dame expose aussi la dalle funéraire de Monsgânier, on peut y lire ceci sur un panneau :
« Le tombeau de Monsgânier, appelé également Mousse-Gagnet par tradition orale, est inscrit depuis le 13 novembre 1974, sous cette dernière appellation, comme objet au titre de Monument Historique.
En avril 2015, cette dalle funéraire datant du Moyen Âge a été transportée depuis l’actuel cimetière vers l’église où, à l’abri, elle a subi un programme de restauration réalisé par l’atelier Esmoingt Daniel. Avant cela, elle a sans doute occupé bien d’autres emplacements dans les successifs champs de repos de la ville de La Souterraine qui en a connu au moins trois, sinon plus.
De forme quadrangulaire, la dalle porte un décor en haut relief: la sculpture représente un personnage religieux vêtu d’une chasuble, portant un manipule sur le bras gauche et tenant un livre dans la main droite.
D’après la tradition populaire, il s’agirait de la tombe d’un moine, Raymond, du village du Vigeois, qui fut tué en 1172 lors d’une révolte de bourgeois refusant de payer de nouveaux impôts levés par les moines de Saint-Martial pour continuer la construction de l’église. Les coupables, en expiation de leur crime, furent condamnés à élever ce monument à l’effigie du moine en souvenir de celui-ci (la sculpture de la stèle est difficilement datable; elle semblerait toutefois dater du Xille ou du XIVe siècle plutôt que du Xlle). Néanmoins, il paraîtrait que la rancune populaire ait survécu de nombreuses années, et que longtemps encore les enfants de la ville ne passaient pas devant la stèle du Mousse-Gagnet sans y jeter des pierres. Mais la légende raconte une toute autre histoire… »
Panneau dans l’église Notre-Dame
La légende de Mousse-Gagnet
« Au XVIe siècle, un certain Urbain Gagnet, fossoyeur et sonneur de cloches à La Souterraine avait découvert l’entrée d’un souterrain renfermant un fabuleux trésor.
Le 24 décembre de l’année 1556, confiant à ses deux fils Jérôme et Joachim le soin de sonner les cloches à la messe de minuit à sa place, il décida d’entreprendre une descente dans le souterrain. En effet, ce dernier ne s’ouvrait chaque année que pendant l’élévation de la messe de minuit pour se refermer dès que la cloche cessait de se faire entendre.
Cette nuit-là, le fossoyeur put s’y glisser et remplir d’or son bissac, mais resta malencontreusement enfermé. Au fur et à mesure des jours passés pris au piège dans le souterrain, son corps entier, à l’exception de son visage, se recouvrit peu à peu d’une épaisse mousse verdâtre.
Cependant, la nuit de Noël 1557 arriva et le souterrain s’ouvrit de nouveau, Gagnet put s’échapper avec son précieux butin et revenir à sa maison. Accoutré seulement de la mousse qui l’avait recouvert durant une année, il s’est présenté à ses fils qui ne voulurent le reconnaître qu’à l’annonce du chargement précieux qu’il apportait. Hélas ! le sac, aussitôt fouillé, ne contenait pas d’or, mais des ossements humains. Les deux fils s’écrièrent: « Vous êtes un spectre de l’enfer, vous nous rapportez les ossements de notre père, sortez d’ici !». L’homme ainsi chassé par ses fils, se traîna jusqu’au cimetière et rendit l’âme sur le seuil du champ de repos.
Une heure après, Jérôme et Joachim prirent le bissac afin de déposer au cimetière les os de leur père. À leur arrivée, ils trébuchèrent sur un amas de mousse qui n’était autre que le cadavre d’Urbain Gagnet: Ils décidèrent d’enterrer le Mousse-Gagnet avec les ossements, derrière le pilier de gauche de la porte d’entrée du cimetière. Ils partirent ensuite sonner l’Angélus.
Depuis ce jour, les passants peuvent voir gravée sur la pierre qui servait de pilier gauche à la porte d’entrée du cimetière, la figure du Mousse-Gagnet. »
Panneau dans l’église Notre-Dame
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