Près des ruines de l’abbaye de Grandmont en Haute-Vienne dans le village de Saint-Sylvestre se situe une chapelle, pour rappeler la mémoire de l’abbaye et des moines qui y vivaient. Une étape à faire lors d’une randonnée dans les environs.
La chapelle de Grandmont dans le village de Saint-Sylvestre
En descendant d’une colline en voiture, on entraperçoit en contrebas ce qui semble être un bout de village : en réalité, la chapelle en question n’est pas située à Saint-Sylvestre même, mais sur le chemin de Grandmont, plus à l’est. Juste devant, une petite place avec un panneau explicatif, quelques places de parking, un banc ainsi qu’un point d’eau pour se rafraîchir ou bien s’hydrater. Quant à la chapelle, elle est toute simple : du granit pour les murs et un toit en bois. Heureusement à l’intérieur se trouvent quelques trésors qui peuvent réellement valoir le tour. L’intérieur reste cependant assez simpliste, notamment l’autel.
Sur le panneau en question, on apprend ceci à propos de la chapelle de Grandmont : « La Chapelle Saint-Jean-Baptiste de Grandmont. Située sur la place du village, elle est dédiée au patron des ermites. Elle fut construite avec les pierres de l’ancienne abbaye et inaugurée en 1825 par Dom Vergniaud, le dernier moine grandmontain. Elle renferme une collection de reproductions d’émaux anciens ainsi qu’une maquette de l’abbaye du XIIe siècle ».
À l’intérieur de la chapelle, on en apprend davantage sur cette dernière grâce à un extrait de l’ouvrage Histoire de l’Abbaye de Grandmont en Limousin d’André Lanthonie : « Elle a été dédiée à S Jean-Baptiste, patron des ermites. Elle fut inaugurée le 15 juin 1825 par le dernier grandmontain survivant, Dom Vergniaud, en présence de la dernière religieuse grandmontaine, Marie Barny, petite nièce du célèbre Ahhé. Elle est mise en valeur par l’Association des Amis de St Sylvestre et de l’Abhaye de Grandmont D’autres associations restaurent ou entretiennent des celles – St Provant, Grandmont-Villiers, Rauzet, Combéroumal, St Michel-de-Lodève etc… – Angleterre. – jusqu’en Ainsi se perpétue le souvenir d’une grande époque. »
L’histoire de l’Ordre de Grandmont
Ce même panneau nous en apprend également davantage sur l’Ordre de Grandmont ainsi que sur l’abbaye de Grandmont dont on peut observer les ruines.
Ambazac (voir panneau Ambazac), suivi de l’installation de ses disciples. Cependant, en 1124, suite à la mort d’Étienne, les bénédictins d’Ambazac les chassent, les contraignant à trouver refuge à Grandmont, dans la paroisse de Saint-Sylvestre. C’est à cet endroit que l’Ordre est fondé, d’où son nom, « l’Ordre de Saint-Sylvestre ».
La communauté bâtit alors un prieuré, dont l’église est consacrée en 1166, grâce au soutien d’Henri II Plantagenêt, de Richard Cœur de Lion et de nombreux bienfaiteurs. L’Ordre prospère et atteint son apogée à la fin du XIIe siècle, comptant plus de 150 dépendances et 1 200 religieux qui vivent en respectant les règles de pauvreté et de solitude.
Cependant, des conflits internes ainsi que les ravages causés par la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion altèrent le prestige de l’Ordre. En conséquence, il décline et finalement est supprimé en 1772, disparaissant complètement en 1787 avec la mort de son dernier abbé. Une partie de son patrimoine est alors distribuée aux paroisses et aux institutions religieuses du diocèse de Limoges.
Malgré la disparition de l’Ordre monastique, des traces de son importance subsistent dans les aménagements toujours visibles aujourd’hui. Parmi eux, les étangs des Sauvages (réserve naturelle régionale) et de Malessart rappellent l’élevage de poissons par les moines, l’alimentation des moulins et l’irrigation des vallons. De plus, la grange aux moines témoigne de leur activité agricole. D’ailleurs, je vous invite à vous balader dans la réserve des Sauvages, offrant une bonne petite balade, sans grandes surprises cependant, mais dans un cadre naturel fort agréable et avec pas grand nombre de touristes (voire pas du tout).
Les trésors d’église de l’Ordre peuvent être admirés dans différents lieux, comme le buste reliquaire de saint Étienne de Muret et le phylactère doré à Saint-Sylvestre, la chasse reliquaire et la dalmatique à Ambazac, le bras reliquaire et la statue de saint Étienne de Muret aux Billanges, ainsi que la croix-processionnelle à Saint-Priest-Taurion. Ces précieux objets rappellent le riche héritage spirituel et culturel laissé par l’Ordre de Saint-Sylvestre malgré sa disparition.
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